La dentelle est un textile plus ou moins transparent crée par entrelacement de fils, indépendamment de tout tissu préexistant. Ce travail s’accomplit à l’aiguille et aux fuseaux par les dentellières. La dentelle suppose l’utilisation de fil blanc (autrefois le lin). La fabrication des dentelles débutait par la création des motifs, travail des dessinateurs. Les metteurs en carte transposaient ensuite ces dessins sur des cartons. Puis, les piqueurs étaient chargés de trouer les cartons là où les dentellières devaient piquer leurs épingles. Alors arrivaient le tour des dentellières sauf dans les manufactures où une échantillonneuse était chargée de réaliser la première dentelle test.

L’outil de la dentellière est  le carreau, il permet de travailler avec beaucoup de fuseaux. C’est une sorte de coussin cylindrique rembourré de crin végétal et qui tourne à l’horizontale dans une boîte au fur et à mesure que la dentelle se fabrique. Les dentellières fixaient le carton sur le carreau et y piquait les épingles. Elles tissaient les fils, les nouaient ou les nattaient ensemble. Tant qu’elles n’ont pas complètement achevé le motif, leur carreau reste couvert d’épingles aux têtes colorées.

Les dentellières commençaient leur apprentissage dès leur plus jeune âge vers cinq ou six ans. L’instruction religieuse et l’art de la dentelle resteront étroitement liés pendant plus de deux siècles et il faudra attendre Jules Ferry  et la loi de 1881 pour que les sœurs cessent leur activité éducative. Elles exerçaient généralement à domicile, travaillaient jusqu’à quinze heures par jour. Elles étaient payées à la pièce ou au mètre. Chaque dentellière avait sa spécialité et ses motifs de prédilection. Le travail de la dentelle exigeait beaucoup de lumière, c’est pourquoi les dentellières étaient souvent photographiées à l’extérieur.